Le quotidien du Collectif pendant le confinement
La situation sanitaire est désespérément figée : le local ne peut donc toujours pas ouvrir ses portes à tous ceux qui attendent.
Des permanences continuent à être assurées, pour des besoins spécifiques, mais aucune activité en « libre service » ne peut être proposée.
Les loyers et charges des logements loués déséquilibrent les finances du Collectif.
La situation sanitaire a entraîné des modifications des conditions d’accueil des demandeurs d’asile qui sollicitent notre aide : le Covid a interrompu l’accueil des célibataires par des familles (ils ont été regroupés dans des logements loués) et, en même temps, le Collectif a été confronté à un afflux de familles ou de femmes (seules ou avec enfants). Ne pouvant pas être logées chez l’habitant, elles sont hébergées dans des locaux loués.
Ces deux facteurs ont conduit à une augmentation du nombre de baux. Les dépenses relatives aux loyers et aux charges correspondantes se sont considérablement alourdies alors que le montant des dons stagne.
Ainsi, les coûts de location des hébergements dépassent depuis plusieurs mois les dons reçus.
Pour préserver l’équilibre financier et pouvoir ainsi continuer notre action auprès des demandeurs d’asile, nous souhaitons revenir à la situation pré-covid (qui est maintenant envisageable avec le développement de la vaccination) c’est-à-dire :
– un accueil des célibataires au domicile des particuliers ;
– des mises à disposition de studios ou T2 au profit de couples ou de femmes avec enfants.
Si vous avez la possibilité d’un tel accueil, merci de bien vouloir contacter la responsable du Pôle Hébergement : pascale.ravanas13@orange.fr.
Toujours la même incertitude sur la date de l’Assemblée Générale et du Vide Grenier
Nous avons prévu d’organiser l’AG 2020 au plus tard à la fin du mois de juin, conjointement avec notre Vide Grenier.
Hélas, la situation sanitaire incertaine nous oblige encore une fois à attendre pour fixer la date avec certitude.
Si toutefois nous n’avions pas l’autorisation d’organiser notre AG, nous avons prévu de l’assurer, à la même période, par voie électronique.
Nous vous tiendrons au courant, bien entendu, de l’évolution de la situation et nous vous ferons parvenir à temps les documents nécessaires à la bonne tenue de l’AG.
Le Vide Grenier est un événement essentiel pour le Collectif : sa tenue est reportée depuis bientôt un an et les revenus qu’il génère font cruellement défaut.
En attendant, une solution a été mise au point, avec l’aide d’une équipe d’étudiants de l’IUT d’Aix, département Gestion des Entreprises et des Administrations (GEA), concernant des objets de valeur, dont le prix de vente ne saurait être inférieur à 40€ : ces objets sont photographiés et mis en vente sur un site de vente sur le net.
Si vous êtes propriétaire, ou dépositaire, d’un objet de valeur que vous destinez au Vide Grenier, merci de bien vouloir le photographier et de faire parvenir les photos ainsi qu’un petit descriptif à Roseline Arnaud : roselinearnaud@gmail.com.
Il sera mis en vente dans les meilleurs délais.
Un grand merci pour votre patience et votre collaboration !
Un article sur Agir dans la Marseillaise du 17 Avril
Les rendez-vous de la Commission Culture
I/ Les Mercredis DEJ
Organisés depuis plus d’un mois maintenant, ils réunissent régulièrement un groupe d’au plus 6 personnes dont la plupart sont devenus des habitués.
La formule a évolué, en fonction des désirs et des réactions des participants.
Parole d’Emma, Gaëlle et Udo : « On cumule débats et jeux le matin, c’est plus fun et plus adapté… Nous profitons du moment de manière spontanée, c’est un moment de partage, de rigolade et d’apprentissage (du français et de bien d’autres choses). »
II/ Les « Rendez-vous au Parc », un vrai succès !
Les mardis, à partir de 14h, rendez-vous festif à ne pas manquer, au parc Gilbert Vilers, pas loin du local.
Et encore bravo et merci à Emma, Gaëlle et Udo, tous remarquablement dévoués et efficaces !
III/ Un parcours opéra autour du Falstaff de Giuseppe Verdi
Anne Sellier, de la Commission Culture, nous a fait parvenir ce compte rendu du parcours Opéra :
« Malgré le confinement, le parcours d’initiation à l’opéra (c’est notre quatrième année) a pu démarrer.
L’équipe de la structure socio-éducative du festival d’art lyrique Passerelles et une petite équipe de bénévoles d’AGIR ont choisi l’opéra de Verdi, une comédie pleine de philosophie qui peut parler à tous. Avant la pré-générale à laquelle une quinzaine de migrants sont invités le 26 juin, trois ateliers de création sont offerts (musique, arts plastiques et théâtre) animés par des professionnels de l’équipe Passerelles. Pour commencer, le 7 avril, Jeanne Rousselle comédienne et responsable du parcours, a raconté, images et vidéos à l’appui à deux petits groupes de quatre migrants successifs, la trame narrative de Falstaff.
Afghan, Guinéens et Turcs ont pu découvrir cet art vivant qui raconte par le corps, la voix, la lumière et
l’espace et qui met en scène et en musique des histoires humaines, celle du très gourmand Falstaff.
La philosophie du bon vivant Falstaff ? «Tutto il mondo e un borla»… (farce) !
Cette initiation est une occasion de participer ensemble, accueillis et bénévoles à une démarche de création enthousiasmante, qu’on espère ouvrir, comme les années passées au plus grand nombre…
Calendrier :
– 7 mai, 14h (lieu à préciser) : atelier musique
– 21 mai, 14h : atelier d’arts plastiques
– 22 juin, 14h : atelier théâtre (lieu à préciser) »
Les inscriptions aux ateliers sont ouvertes pour tous, avec priorité aux migrants (s’adresser à Anne Sellier) .
Merci aux bénévoles FLE de repérer des personnes intéressées. Les ateliers musique et théâtre pourront éventuellement se faire en extérieur et accueillir un plus grand nombre.
Une belle aventure collective et une vraie réussite.
Encore bravo à tous les bénévoles de la Commission Culture qui s’investissent sans compter pour adoucir le quotidien des demandeurs d’asile et participer magnifiquement à leur intégration dans ces moments particulièrement difficiles.
Des nouvelles d’Hakim-Eyad et de son odyssée
Vous vous souvenez d’Eyad, qui a dû quitter sa Syrie et sa pépinière, pour refaire sa vie en France, en vendant des produits cuisinés sur les marchés.
Il a été le héros de l’Odyssée d’Hakim, une BD en quatre épisodes, écrite par Fabien Toulmé.
Son odyssée est tout simplement incroyable !
Hakim Kabdi, aîné d’une famille de neuf enfants, grandit à Damas. Comme son père, il devient horticulteur et possède une pépinière.
En 2011, la contestation grandit, dans l’esprit du printemps arabe. La répression est violente. Hakim est emprisonné pour avoir secouru des manifestants blessés et il est torturé, ses biens confisqués.
Ses parents, qui craignent pour la vie d’Hakim, lui enjoignent de quitter la Syrie.
Hakim se rend à Beyrouth, puis à Amman. N’ayant pas de travail, il part pour la Turquie, à Antalya, où il rencontre Najmeh. Les deux jeunes gens se marient. Le jeune couple se rend ensuite à Istanbul où un bébé vient au monde.
En 2015, Hakim, qui ne se sent pas à sa place en Turquie, traverse la Méditerranée avec son fils Hadi afin de rejoindre Najmeh, qui s’est installée en France avec ses parents. Au cours de cette traversée vers la Grèce, Hakim se voit proche de la mort.
En septembre 2015, Hakim et Hadi se rendent d’Athènes en Macédoine, puis ils traversent la Serbie jusqu’à Belgrade. Arrivés en Hongrie, ils sont placés dans un centre de rétention. Ils réussissent à entrer en Autriche avant de passer par la Suisse pour rejoindre la France, gare de Lyon.
Un train les emmène enfin à Aix-en-Provence, où ils retrouvent Najmeh en septembre 2015.
Bonne nouvelle : Eyad a maintenant une place sur le marché des Prêcheurs, à Aix, les mardis et jeudis matin où il tient un stand de Spécialités Libanaises.
N’hésitez pas à lui rendre visite et à déguster ses délicieuses spécialités cuisinées en famille.
Son obstination à se reconstruire une vie digne, son courage et son obstination sont exemplaires.
Un appel à l’aide pour un hébergement les week-ends et les vacances scolaires
Nous relayons cet appel au secours, provenant d’un groupe de bénévoles impliqués dans l’accueil de demandeurs d’asile :
« Nous recherchons un relais d’hébergement solidaire URGENT pour les week-ends et les vacances scolaires, sur l’axe Aix-Miramas (ligne de bus directe), pour héberger Sékou, lycéen interne en semaine à Miramas.
Non reconnu mineur, il n’a pas été pris en charge par le département et son parcours s’organise grâce à la solidarité.
Pour être à l’abri, depuis quelques semaines, il a trouvé une solution provisoire hors de la région et, de ce fait, a dû suspendre sa scolarité et sa formation professionnelle.
Nous connaissons Sékou depuis 2 ans et l’accompagnons dans toutes ses démarches. »
Si vous avez la possibilité de l’aider, ou si vous souhaitez obtenir des informations supplémentaires, merci
de contacter Patricia Rossi au 06 23 40 67 14.
Mobilisation du 22 Avril : soutien à deux maraudeurs de Briançon
Le 22 avril s’ouvrira au tribunal de Gap le jugement en première instance de deux solidaires. Ils sont poursuivis pour « aide à l’entrée et à la circulation sur le territoire national de personnes en situation irrégulière ».
Les deux maraudeurs ont été interpellés alors qu’ils portaient secours à une famille afghane sur le territoire français dont la femme était enceinte de 8 mois et demi. Accusés à tort d’avoir fait traverser la frontière franco-italienne à cette famille, ils ont été mis en garde à vue. L’accusation dont ils font l’objet est d’autant plus arbitraire que les policiers de la PAF, arrivés avec le nouvel escadron trois jours plus tôt, n’avaient pas connaissance de la localisation exacte de la frontière avec l’Italie.
Ce procès fait évidemment partie d’une stratégie d’usure aberrante adoptée à l’encontre des solidaires.
Voir la vidéo synthèse du procès : youtu.be/2n5BfcX2pFk
Le 22 avril mobilisons-nous devant le tribunal de Gap aux côtés des deux solidaires inculpés, car la
solidarité n’est pas un délit et ne saurait être sanctionnée par la loi.
Pour plus d’informations et pour apporter un soutien à cette campagne
Des nouvelles de SOS Méditerranée
Les 18 et 20 mars derniers, les équipes à bord de l’Ocean Viking ont procédé à deux sauvetages d’embarcations en détresse au large de la Libye. Ces 116 rescapé.e.s ont été débarqué.e.s à Augusta le 23 mars, conformément aux instructions des autorités italiennes.
Alors que la pandémie de Covid-19 se poursuit, les périodes de quarantaine avant l’embarquement et après les sauvetages réduisent encore le temps en mer des navires opérationnels. En parallèle, la criminalisation et le dénigrement des ONG de sauvetage ne connaissent pas de répit et plusieurs navires humanitaires restent bloqués à quai. Or une moindre capacité de sauvetage, c’est toujours plus de victimes en mer.
La Méditerranée ne doit pas redevenir un trou noir : contre les « fake news », nous devons rétablir les faits.
Grâce à votre soutien, malgré tous les obstacles, nous poursuivrons notre mission pour témoigner et secourir les personnes en danger.
Merci d’être à nos côtés !
L’équipe de SOS MEDITERRANÉE
Dans un contexte de politisation et de médiatisation extrêmes autour du sauvetage en Méditerranée, les ONG de sauvetage en mer sont l’objet d’attaques incessantes visant à dénigrer leur action.
SOS MEDITERRANÉE publie le document « Stop aux fake news sur le sauvetage en mer » et revient sur cinq ans de criminalisation de son action.
Symbole de l’aide aux migrants en France, Cédric Herrou relaxé définitivement !
Le sort judiciaire de Cédric Herrou est désormais scellé, dix mois après la relaxe de ce dernier par la cour d’appel : la Cour de cassation a rejeté, mercredi 31 mars, un pourvoi du parquet général de Lyon, rendant ainsi définitive la relaxe du militant, poursuivi pour avoir convoyé des migrants venus d’Italie et organisé un camp d’accueil en 2016 dans les Alpes-Maritimes.
Pour l’agriculteur de 41 ans, cette décision marque l’aboutissement d’une longue procédure jalonnée de trois procès et d’une saisine du Conseil constitutionnel, qui avait instauré, en 2018, le « principe de fraternité » : une décision historique qui consacrait « la liberté d’aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national ».
« Cette décision met fin à l’acharnement du parquet à l’encontre de Cédric Herrou et permet de reconnaître enfin de manière définitive que celui-ci n’a fait qu’aider autrui, et que dans notre république la fraternité ne peut pas être un délit », a réagi son avocate, Sabrina Goldman.
Cette décision de non-admission « est très rare » pour « un pourvoi d’un parquet général », a réagi l’avocat de Cédric Herrou qui y voit un « véritable camouflet ». « Il est désormais définitivement acquis dans notre droit qu’aucune poursuite pénale ne peut être engagée à l’encontre d’une personne qui aura aidé un migrant en situation irrégulière lorsqu’il agit de façon désintéressée, qu’il appartienne ou non à une association ou bien qu’il veuille revendiquer son acte ».
Chapeau bas, Cédric, et merci !
Emmaüs Roya, un projet de société alternatif fort !
La vallée de la Roya, Alpes-Maritimes, est située à la frontière franco-italienne (Vintimille/Menton).
À partir de 2015, la vallée a été confrontée à l’arrivée de nombreuses personnes en migration.
L’association Défends ta Citoyenneté naît en septembre 2017 pour organiser l’accueil d’urgence de milliers de personnes sur la ferme de Cédric Herrou à Breil-sur-Roya (06540). L’aide apportée consiste en un abri pour la nuit, des repas chauds, un accès aux premiers soins, ainsi qu’un accompagnement juridique à la demande d’asile ou à la prise en charge des mineurs non accompagnés.
À partir de 2018, certaines personnes arrêtent leur migration et décident de s’installer à la ferme. Les personnes trouvent un refuge, elles peuvent enfin se « reposer » et se « retaper » ; mais très vite, elles se trouvent désœuvrées car sans activité. L’association cherche alors un moyen légal, un cadre administratif pour permettre à ces personnes de participer à l’activité agricole.
La réponse se trouve au sein du mouvement Emmaüs : devenir une communauté Emmaüs !
Défends ta Citoyenneté Emmaüs Roya, fondateur Abbé Pierre prend vie en juillet 2019.
Depuis, la communauté accueille 6 compagnons venant de tous horizons (demandeurs d’asile, français, etc.), et déploie une activité d’insertion par l’agriculture (oléiculture, maraîchage, poules pondeuses).
Depuis 6 mois, les compagnons d’Emmaüs Roya travaillent la terre et vendent les produits de la communauté dans des magasins et sur les marchés (Nice et la Vallée).
Mais deux problématiques subsistent :
– L’accueil des compagnons a lieu sur une ferme isolée, en dehors du village, ce qui crée malheureusement une « ghettoïsation » : les compagnons entrent peu en contact avec les habitants locaux. Ils ont du mal à créer du lien social en dehors de la ferme.
– Pour pérenniser l’activité agricole, la communauté a besoin de diversifier sa production et de nouveaux locaux.
Aujourd’hui, Emmaüs Roya présente Le Bol d’Air ! Le Bol d’Air est le futur lieu de la communauté, un lieu hybride au cœur d’un village, un tiers-lieu composé de :
• 200m² d’habitations pour accueillir dignement 10 compagnes et compagnons,
• un espace inter-associatif et culturel, mis à la disposition des associations (pour l’organisation d’événements, de réunions, d’ateliers, etc.) afin de créer du lien social,
• un atelier agroalimentaire afin de transformer, stocker, emballer, vendre et cuisiner les produits de la ferme,
• un vaste terrain pour cultiver, et faire des ateliers pédagogiques de sensibilisation à une agriculture locale et biologique.
Pour ce projet, Cédric Herrou et ses compagnons ont besoin de nous, de vous !
Toutes les infos en cliquant ici !
Pour toutes les infos internationales concernant les migrants,
InfoMigrants, évidemment !
Le prochain numéro paraîtra courant mai.
Ce recueil d’informations est, bien évidemment, libre de tout droit.
N’hésitez-pas à le diffuser largement autour de vous !
Responsable de la publication : Alain WEILL
Pour toute remarque, question, suggestion, ou même encouragement, une seule adresse :
collectifagiraix@gmail.com
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