Dès le début du mois de septembre, toutes les activités ont repris
De nouveaux demandeurs d’asile sont arrivés pour solliciter notre aide. Le casse-tête de leur accueil et de leur hébergement mobilise toute l’énergie des bénévoles chargés de ces missions essentielles.
Les permanences sont assurées.
Les cours de FLE ont repris avec toujours davantage d’apprenants, grâce à l’abnégation d’une équipe de bénévoles déterminés, malgré un contexte difficile : local mal adapté à des séances pédagogiques, contraintes sanitaires, afflux de demandes, difficultés à former des groupes homogènes…
À la Tour d’Aigues, toutes les activités ont retrouvé leurs rythmes de croisière : hébergement, FLE, soutien administratif…
La commission Culture travaille, avec le concours de nombreux demandeurs d’asile, à la finalisation de magnifiques projets (détaillés dans un article ci-dessous).
Le pôle PREM se bat dans la jungle de textes administratifs confus, parfois contradictoires, pour obtenir que les droits au travail et à la formation des demandeurs d’asile soient respectés.
Le pôle administratif reçoit tous les demandeurs d’asile pour les aider à constituer leurs dossiers avant le passage devant l’OFPRA ou la CNDA. Mission très difficile, dans un contexte de plus en plus « sécuritaire », où les rejets des demandes sont presque devenus la norme.
Les formations de bénévoles ont, elles aussi, repris et proposent aux bénévoles une formation pour mieux connaître le Collectif, une formation administrative pour s’approprier les différentes étapes du rude parcours des demandeurs d’asile et aussi des formations pour appréhender la fonction de référent. Du boulot sur la planche !
La commission Stratégie continue à réfléchir aux orientations générales que devrait prendre le Collectif dans les mois à venir et finalise la rédaction d’un important document retraçant les grandes étapes de l’évolution du Collectif, avec ses succès et ses échecs. Ce document – dont Agir Infos aura bientôt la primeur – est destiné à servir de base pour des échanges entre associations chargées de l’accueil des demandeurs d’asile.
La commission Communication est, elle aussi, sur le pont et se consacre avec beaucoup d’énergie à la production de documents, à la promotion des activités du Collectif, à la mise à jour du site…
Le pôle Santé a organisé des séances de vaccination mensuelles et répond avec toujours beaucoup d’humanité et de professionnalisme aux problèmes de santé des demandeurs d’asile du Collectif.
Les services civiques se sont dépensés sans compter pour proposer des animations, tout l’été et encore maintenant, permettant à tous, demandeurs d’asile et bénévoles, de partager des moments de véritable fraternité.
Et, bien sûr, fraîchement élu, le bureau siège et tente de prendre les bonnes décisions…
Appel à bénévoles : nous avons, encore et toujours, besoin de vous !
1/ Pour renforcer l’équipe des bénévoles qui veillent au bon entretien des locaux : généralement en binôme, il s’agit d’aller visiter les locaux occupés par les demandeurs d’asile et de s’assurer de leur bon état, le cas échéant, donner des conseils ou plus si nécessaire…
2/ Pour entreprendre des « petits » bricolages d’entretien dans les locaux.
Si vous avez un peu de temps, de la bonne volonté, et que vos compétences semblent correspondre à nos besoins, n’hésitez pas à contacter le Collectif : collectifagiraix@gmail.com.
Retour des journées des Associations
À l’occasion de l’Assogora d’Aix et de la journée des associations de Pertuis, plus d’une trentaine de personnes ont laissé leurs coordonnées et manifesté leur intérêt pour les activités du Collectif.
Elles ont été recontactées, des réunions ont été programmées pour que les responsables de pôles et commissions répondent à leurs questions. Aujourd’hui, au moins quatre d’entre elles ont accepté de devenir bénévole !
Nous espérons vivement que d’autres suivront le même chemin.
Un grand merci à ceux qui nous rejoignent, bienvenue dans l’équipe !
Le vide-grenier, un grand moment Collectif !
Voilà, ça y est, c’est fait : notre vide-grenier s’est tenu dimanche 19 septembre.
Dans la semaine, tous les objets, précieusement stockés depuis plus d’un an, ont été déposés chez Roseline et Pierre. Une montagne de plusieurs centaines de cartons a pris place dans leur jardin, à l’abri de l’auvent.
Dès samedi, une cohorte de volontaires, assistés des deux camions, procèdent au déplacement de la montagne jusqu’à la salle des Platanes.
Sur place, et la journée durant : transbordement des cartons, installation des tables et des portants pour les vêtements, ouverture des cartons, tri et répartition des milliers d’objets, de bibelots, de pièces de vaisselle… proposés à la vente.
Samedi soir, la salle est prête.
Dimanche, dès 7 heures, installation des stands extérieurs : les centaines de jouets, peluches et objets pour enfants, un stand chaussures, sacs et un stand brocante exposant les plus beaux objets mis en vente. Des acheteurs avides de bonnes affaires tournent déjà autour des stands, impatients de pouvoir entrer.
À 9 heures tapantes, ouverture des portes avec stricte application des consignes sanitaires : passe exigé, désinfection des mains et port du masque.
La plupart des acheteurs sortent ravis, lestés de sacs contenant les trésors dénichés à des prix exceptionnels.
Les bénévoles sont fourbus…
Hélas, l’après-midi est très très calme… : on croise davantage de bénévoles que d’acheteurs…
Parmi les explications retenues : un manque certain de communication, mais aussi la concomitance d’événements comme la journée du Patrimoine, la course IronMan et aussi la permanence de ce maudit virus qui décourage de nombreux citoyens de participer à ces manifestations collectives.
Dès 16 heures, la fourmilière retrouve son activité frénétique !
Mise en cartons des invendus, démontage des tables, nettoyage de la salle, puis… chargement des cartons dans le camion d’Emmaüs – qu’aurait-on pu faire sans cet irremplaçable partenaire ? –, dans celui de Jacques et, pour le reste, dans les voitures des bénévoles encore sur place.
Direction Emmaüs, le soir même ou le lendemain matin, où les invendus seront mis en vente.
Fin du feuilleton !
Les mots ne suffisent pas à traduire l’intensité du dévouement de tous les bénévoles présents pendant ces deux jours. Des bénévoles qui, malgré leur fatigue ont conservé en permanence une disponibilité totale, un sourire et une bonne humeur communicative, une énergie inépuisable et une efficacité redoutable…
Ce vide-grenier a été une nouvelle occasion de constater que la certitude de défendre, en commun, une cause dont on sait qu’elle est juste et noble, permet de réaliser des miracles !
Bilan chiffré : plus de 700 visiteurs (dûment comptabilisés grâce à la vérification des passes sanitaires)
et 7 300 euros récupérés pour le Collectif.
Plutôt pas mal !
Cliquez ici pour visionner l’album photos
La commission Culture : plein de projets passionnants !
- Partenariat nouveau avec la compagnie « Ainsi de suite théâtre » : improvisations, stage de clown, travail avec le PREM, autour de la préparation à l’entretien d’embauche.
- Le 11 décembre, toute la journée, à la Méjanes, à Aix, journée « Exil et partage »
Lecture jouée de textes rédigés par les demandeurs d’asile à propos d’objets symboliques : projet à l’initiative de deux demandeurs d’asile, des réfugiés du Collectif et en collaboration avec des bénévoles.
La Méjanes accueillera le Collectif pour cette journée, avec la participation de la commission culture, du pôle FLE, de l’atelier de création textile, et de nombreux bénévoles ainsi que la bibliothèque Méjanes (logistique, communication, salles…).
Un stand gastronomie, tenu par des demandeurs d’asile, proposera des dégustations de spécialités de leurs pays d’origine.
Plusieurs artistes participent bénévolement au projet :
Paul Pascot, comédien et metteur en scène de la compagnie Bon-qu’à-ça
Samuel Lachmanowitz, marionnettiste de la compagnie Du Schmock
Louis Labarthe, graphiste, et Anne Charmasson, photographe, pour le recueil de textes : « Objets mémoire d’exil » et l’exposition photos : « Compagnons d’exil ».
- Projet « anecdotes, autodérision » en partenariat avec le festival de la BD et le directeur artistique Serge Darpeix. L’objectif : autour du rire et de l’autodérision, réaliser un recueil d’anecdotes drôles vécues par les demandeurs d’asile durant leurs parcours (langage, situation…). Illustration par un auteur de BD.
Encore bravo pour toutes ces initiatives qui permettent de magnifiques rencontres, un brassage des cultures et aident à l’intégration des demandeurs d’asile !
Exposition-vente d’œuvres d’art au profit du collectif AGIR
Le samedi 13 et dimanche 14 novembre de 11h à 19h
Galerie-Théâtre du Ruban Vert ,
4 traverse Notre Dame, à Aix en Provence
près du parking Pasteur
Nous cherchons des artistes, peintres, photographes… qui accepteraient de participer à cette exposition-vente en offrant une ou plusieurs œuvres qui seraient vendues au profit du Collectif Agir.
Isabelle Faillard prête gracieusement sa galerie.
Parlez-en autour de vous !
Contact pour Agir : Sabine Schlosser : 06 27 36 33 52
Un été en Provence : une Histoire de boules
Texte proposé par Rodin
Du soleil, de la verdure et du vent frais, une combinaison parfaite pour un après-midi de jeu et de réjouissance au rythme de l’été.
Le son des boules en acier qui se percutent, les discussions et contestations sur le terrain, les rigolades entre coéquipiers et les provocations (courtoises) entre adversaires, entourés d’une ambiance conviviale et de musiques vibrantes, la pétanque aura définitivement renforcé les liens et les amitiés au sein de la grande famille du Collectif Agir, durant l’été 2021.
Mais au-delà de sa dimension sportive, la pétanque est avant tout une Histoire à laquelle tout amateur devrait s’intéresser. En effet, il est intéressant de noter que le sport de boules, de son autre appellation, serait d’origine méridionale et la dénomination « pétanque » qui est aujourd’hui couramment utilisée, viendrait de l’expression « pés tanqués » qui signifie pieds joints en langue provençale.
C’est ainsi qu’en 1908 Jules Hugues, dit « Le Noir », un champion du jeu provençal, invente la « pétanque moderne ». Toutefois ses premières influences remontent à bien plus loin, aux anciennes civilisations antiques d’Égypte, de Grèce, de Rome et même de Gaule.
À la Renaissance, l’intérêt pour le jeu de boules s’accroît à tel point que la noblesse va l’interdire au peuple, pour ne redevenir populaire qu’après la Révolution de 1789, après l’abolition des privilèges de la noblesse.
Au cours de son histoire les règles du jeu auront connu plusieurs variations, jusqu’à ce que le jeu provençal finisse par être l’inspiration principale de la pétanque telle que nous la connaissons aujourd’hui, avec la création en 1945 de la Fédération Française de Pétanque et de Jeu Provençal.
Il est donc apparu naturel que les bénéficiaires et les bénévoles, sans oublier les volontaires en service civique du Collectif Agir, situé dans la charmante ville d’Aix-en-Provence, aient fait de ce jeu « typiquement provençal » un rendez-vous incontournable de ses pique-niques du mardi après-midi.
En effet, l’un des rituels du Collectif est de réunir chaque mardi après-midi au parc Gilbert Vilers ses bénéficiaires et ses bénévoles pour passer un moment de détente et d’amusement, en sirotant des jus de fruits frais et en jouant à la pétanque.
L’atmosphère chaleureuse et joviale de l’été aura ainsi fait de ce moment un instant d’insouciance, renforçant la fraternité, l’amitié et complicité de chaque personne présente.
La musique jouée sur l’enceinte, le chant des cigales, le parfum de la nature transporté par le Mistral sont autant d’ingrédients qui ont fait de chaque partie de pétanque des moments où le temps se sera écoulé trop vite.
Afin de clore la période estivale en beauté et marquer un bon début de rentrée, le Collectif Agir a organisé son premier tournoi de pétanque, ouvert à tous, le mardi 28 septembre.
Il va sans dire qu’il s’agit de « l’événement de la rentrée » et peut-être que va naître ici une nouvelle tradition au sein du Collectif.
Alors, qui entrera dans l’histoire, quels seront les tout premiers lauréats de cette compétition en bonne voie de devenir emblématique ?
Les vainqueurs du tournoi sont… Sefa et Ibrahima
Une petite anecdote…
Texte proposé par Samet
Mevlana dit que ceux qui partagent les mêmes sentiments peuvent s’entendre, pas ceux qui parlent la même langue.
Quand je suis arrivé en France, même si je ne parlais pas français, j’étais très heureux de rencontrer des gens autour de moi avec qui j’avais les mêmes sentiments.
L’un d’eux est le couple M. et A. de Lambesc.
M. et A. nous ont prêté leur maison cet été.
Nous sommes restés un mois dans leur grande et belle maison.
Mes enfants ont joué sauvagement dans leur grand jardin. Ils ont appris à appuyer sur les touches magiques du piano et à jouer à leur manière.
Nous avons regardé le ciel dans le hamac sous les pins.
Nous avons suivi le rythme irrésistible des criquets. Une fois de plus, nous avons découvert la nature magnifique de la France.
Nous avions l’impression d’avoir vécu dans cette maison pendant des années.
C’était évidemment des vacances agréables pour nous.
Cela restera pour moi un souvenir inoubliable.
Nous avons connu de nombreuses difficultés dans notre pays.
Mais votre confiance et votre sincérité en nous nous ont rendu heureux et continuent de le faire.
En tant qu’Agir, vous vous efforcez de diffuser la culture du partage. Nous apprécions également vos belles applications.
Merci à la vie qui nous a fait nous rencontrer !
Merci M. et A !
Une formidable nouvelle, petite goutte d’espoir dans un océan de tristes nouvelles…
Depuis la rentrée, les demandeurs d’asile du Collectif ont subi de plein fouet le durcissement des conditions d’accueil. Nous ne comptons plus les rejets de demandes, aussi bien de la part de l’OFPRA que de la CNDA.
Mais lundi 27 septembre, Samet, Ayse et leurs deux petites filles ont appris que la CNDA avait accepté leur recours et qu’ils bénéficiaient, tous les quatre, du statut de réfugié. Après des mois et des mois d’angoisse, ils vont enfin pouvoir se reconstruire un avenir.
Bienvenue à eux dans leur nouvelle patrie d’adoption !
La complicité d’usage de faux, nouveau « délit de solidarité » ?
Un couple d’enseignants de Haute-Loire a été placé en garde à vue, alors que le jeune Malien qu’ils aidaient est poursuivi pour faux et usage de faux.
Risque-t-on d’être poursuivi quand on aide une personne migrante à obtenir un document d’état civil et que ce document est considéré comme faux par les autorités ?
C’est la question que pose l’histoire de Véronique de Marconnay et Éric Durupt, placés en garde à vue le 16 septembre, à la suite de leur soutien à un jeune Malien, Madama Diawara, convoqué au tribunal le 5 octobre prochain pour faux, usage et détention de faux. Leur appartement a été perquisitionné. Deux ordinateurs personnels et un téléphone portable ont été saisis.
« Les deux personnes visées ont en effet été placées en garde à vue », confirme le procureur du Puy-en-Velay. « Une enquête en cours est menée par la police aux frontières pour faux et usage de faux. Les investigations se poursuivent pour exploiter les objets saisis. »
Si le couple était effectivement poursuivi, ce serait, de mémoire associative, la première fois que des personnes aidant des migrants seraient inquiétées pour de tels motifs.
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Crise migratoire : en Italie, le maire de Riace condamné à une lourde peine de prison
Domenico Lucano, le maire qui a fait renaître un petit village de Calabre en y accueillant des dizaines de migrants, a écopé de treize ans et deux mois de prison, à la grande satisfaction de l’extrême-droite italienne.
En réclamant six ans de réclusion à l’encontre de Domenico «Mimmo» Lucano, l’ancien maire de Riace, célèbre pour avoir transformé son petit village de Calabre en refuge pour les migrants, le procureur de Locri avait demandé une punition exemplaire.
Allant bien au-delà de la requête de la magistrature, le tribunal a finalement condamné l’ancien élu de gauche à treize ans et deux mois de réclusion. Un verdict de plomb réservé généralement aux complices de Cosa nostra ou aux grands criminels.
Mimmo Lucano était, lui, accusé d’escroquerie, d’abus de biens sociaux, de fraude aux dépens de l’État et d’aide à l’immigration clandestine.
Dans son petit bourg méridional de 1 900 âmes, il se serait notamment passé d’appel d’offres pour attribuer la gestion des ordures ou encore aurait organisé des « mariages de convenance » afin d’aider des femmes déboutées du droit d’asile à rester en Italie.
Alors que « l’enrichissement personnel » a été exclu par les enquêteurs, il a été également condamné à restituer 500 000 euros reçus de l’Union européenne et du gouvernement italien.
« Sentence extravagante », « C’est extrêmement dur », a commenté l’intéressé à l’annonce de la sentence. « J’ai passé ma vie à défendre des idéaux, à me battre contre les mafias. Je me suis toujours mis du côté des déshérités, des réfugiés qui ont débarqué. J’ai imaginé que je pouvais contribuer à la rédemption de ma terre. Je dois prendre acte que c’est fini. »
Ses avocats ont immédiatement annoncé qu’ils feraient appel, en dénonçant « une sentence extravagante et exorbitante qui contraste totalement avec les évidences du procès ».
À partir de sa première élection en 2004, Riace est devenu un exemple d’intégration, l’arrivée de centaines de migrants permettant de relancer le développement et les emplois du village dépeuplé.
La France expulse quatre Afghans vers la Bulgarie, des avocats craignent un renvoi en Afghanistan
L’Ordre des avocats de Strasbourg, dans l’Est de la France, s’indigne du renvoi de quatre Afghans par la France vers la Bulgarie dans le cadre du règlement du Dublin, qui permet de renvoyer vers le premier pays d’arrivée en Europe les demandeurs d’asile.
Ces ressortissants afghans risquent un retour dans leur pays d’origine. La Bulgarie n’a en effet pas suspendu les renvois vers l’Afghanistan malgré la prise de pouvoir des talibans en août dernier.
Une expulsion « au mépris d’une décision de justice »
Selon l’Ordre des avocats de Strasbourg, cette expulsion organisée par la préfecture du Bas-Rhin s’est faite au « mépris d’une décision de justice ». « Le Barreau s’indigne que l’administration, malgré de généreux effets d’annonces, éloigne ainsi des ressortissants afghans vulnérables », a déclaré dans un communiqué Christina Kruger, bâtonnier de l’Ordre des avocats de Strasbourg.
Dimanche 26 septembre, un juge des libertés et de la détention de Strasbourg avait ordonné la remise en liberté de ces quatre ressortissants placés en centre de rétention administrative.
Le parquet avait fait appel de cette décision, et une audience à la Cour d’appel de Colmar était prévue lundi après-midi. « Mais sans même attendre l’audience de la Cour, les services de la préfecture ont contraint lundi matin à l’aube les retenus afghans à prendre l’avion à destination de la Bulgarie », a précisé Christina Kruger.
Sollicitée, la préfecture a assuré que « l’appel du parquet (était) suspensif, ce qui permet de mener à bien cette opération en toute légalité ».
Mais elle est restée silencieuse quant aux interrogations qui pèsent sur le sort des demandeurs d’asiles à leur arrivée en Bulgarie.
Fin août, la ville de Strasbourg avait accueilli une centaine de demandeurs d’asile afghans fuyant le régime des talibans.
« La prise en charge de ces ressortissants afghans s’inscrit pleinement dans la tradition d’accueil de notre pays, ainsi que dans le respect de nos lois et règlements », avait déclaré Josiane Chevalier, la préfète du Bas-Rhin.
Consultez Info Migrants pour toutes les infos internationales concernant les migrants
Expulser papa : réponse de la préfecture à une famille demandeuse de régularisation
En attente de régularisation depuis 2019, l’horizon qu’offre la France à Butrint Popaj, père de famille de deux enfants scolarisés à Bordeaux, semble se préciser ces dernières semaines. Expulsés de leur domicile fin août dernier, la famille est laissée à la rue et le père placé en rétention.
Ce dernier se voit à présent offrir son billet de retour, seul, sous escorte policière, pour le Kosovo.
Butrint et Dafina Popaj sont arrivés en France en 2011, où sont nés leurs deux enfants, Paris et Apollon, âgés aujourd’hui de 5 et 9 ans.
Une famille « sans histoires », comme on dit poliment de ces gens qui ne troublent pas l’ordre public. Des histoires, ils peuvent tout de même en raconter quelques-unes : des nuits passées dehors faute de place d’hébergement d’urgence, des violences subies dans les squats ou autres lieux de vie…
Fin août 2018, ils avaient trouvé une forme de stabilité. Avec l’aide d’une association militante dans l’accès au logement, ils ont pu s’installer dans un logement à Bordeaux : une échoppe, laissée à l’abandon depuis plusieurs années et dans un état de délabrement déjà avancé. Sans avoir pu trouver d’accord avec le propriétaire, résidant dans une échoppe voisine, la famille s’était malgré tout maintenue dans ce lieu, faisant au mieux pour ne pas générer davantage de nuisance au propriétaire : les accès au jardin ainsi que les volets ont été maintenus fermés toute la durée de l’occupation. L’ouverture du compteur électrique a été faite au nom des époux Popaj, qui s’acquittaient de leurs factures. Ne manquait finalement que l’eau chaude et l’étanchéité du toit…
La famille Popaj au complet, quelques jours avant le placement en rétention du père
En 2019, ils entament des démarches de régularisation à titre exceptionnel. Leur situation justifiant a priori de l’obtention d’un titre de séjour. Au-delà des enfants nés sur le sol Français et scolarisés dès leur plus jeune âge, la famille s’exprime et comprend parfaitement notre langue, et justifie de plus de cinq ans de présence sur le sol. Il aura tout de même fallu attendre plus d’un an pour que la préfecture, après avoir été relancée, daigne répondre à leur requête… par une obligation de quitter le territoire, assortie d’une interdiction de retour de deux ans.
Au terme de nombreux déboires, la famille est actuellement recueillie chez des parents d’élèves. Le père a été placé en rétention jeudi 23 septembre pour être expulsé vendredi 24 au matin. Suspendue par le dépôt d’une demande de réexamen de la demande d’asile, le père reste sous la menace d’une expulsion imminente. L’association des parents d’élève de l’école se mobilise autour de la famille pour faire valoir ses droits.
La position de la préfecture est abjecte tant elle reproche à la famille la situation de précarité dans laquelle sa propre autorité la plonge (ni domicile, ni revenus). Elle l’est davantage encore par l’utilisation d’arguments mensongers, la préfecture reprochant au père de ne pas avoir respecté une assignation à résidence tandis que celui-ci présente des preuves irréfutables de son respect total.
Vous êtes invités à soutenir cette famille et suivre l’avancée des démarches via la page https://www.facebook.com/SoutienAuxPopaj
Le prochain numéro paraîtra probablement fin octobre
Ce recueil d’informations est, bien évidemment, libre de tout droit.
N’hésitez-pas à le diffuser largement autour de vous !
Responsable de la publication : Alain WEILL
Pour toute remarque, question, suggestion, ou même encouragement, une seule adresse :
collectifagiraix@gmail.com
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