Alors que la répression des actes solidaires se poursuit
et que se produisent des drames comme la mort d’une jeune femme, alors même que les migrants continuent à traverser par les cols de montagne malgré la neige et le froid, la solidarité de la population de Briançon ne faiblit pas.
Avec une équipe de journalistes italiens et espagnols, nous sommes remontés jusqu’à Turin à 1h30 d’ici, à la rencontre des bénévoles Italiens. Les témoignages des migrants que nous avons « récupérés » à Montgenèvre avec les formidables équipes de maraude du Briançonnais, sont édifiants ; ils confirment la répression des actes solidaires qui se poursuit sans aucune empathie ni respect des droits fondamentaux. En conséquence, des drames se perpétuent très régulièrement ; mais jusqu’à quand ? Jusqu’à quand allons nous accepter de subir cet état de fait ?
Les passeurs, des Italiens et des Africains sans scrupules, « lâchent » en pleine montagne par moins 10 degrés en pleine nuit avec 60 à 80 cm de poudreuse, des migrants pour 6 à 8 heures de marche. Ces hommes, femmes, enfants ont déjà parcouru des milliers de kilomètres pendant 1 à 2 années de voyage avant d arriver dans le pays des droits de l’homme et de surcroît francophone ; une aubaine pour certains, mais quel accueil !!!
Heureusement la solidarité de la population ne faiblit pas ! Les Briançonnais, des gens au grand cœur se démènent pour soulager ces voyageurs transis de froid et au ventre creux. Mais eux aussi ont peur de se faire attraper par la police, la gendarmerie, la douane. L’hélicoptère muni de lunette infra rouge permet de dénicher n’importe quelle source de chaleur dans la neige ; et bientôt, ils seront équipés d’un drone tout en restant bien au chaud dans leur casernement, devant leur ordinateur.
Cependant, à chaque arrivée au refuge de Briançon, la nourriture et les habits sont offerts par les gens du pays, les commerçants et les grandes surfaces ; qu’ils en soient remerciés.
Une garde robe fantastique ainsi qu’une douche bien chaude les attendent ; puis une cinquantaine de repas préparés par les bénévoles qui se relaient midi et soir leur permet de retrouver une dignité certaine. Et remercions aussi la mairie qui participe financièrement à ces actions en payant le loyer du refuge, l’électricité l’eau et tous les autres frais.
Avec une énergie hors du commun, il ne leur reste plus qu’à braver les méandres administratifs pour acquérir le statut de demandeur d’asile puis de réfugiés !
C’est là un autre sujet d’envergure ! Et les bénévoles du collectif Agir entre autres, accompagnent chacun des migrants dans ses démarches d’insertion.
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