MOBILISATION POUR LES PERSONNES VULNÉRABLES, ET EN PARTICULIER LES MIGRANTS, impactés par la crise sanitaire du Covid-19
En pleine épidémie, les demandeurs d’asile dans l’oubli.
Margot Bonis, coordinatrice Observatoire Asile Marseille et la Plateforme Juridique (Réseau Hospitalité) nous transmet cet article du Parisien du 24 mars : la structure complète de l’accueil des demandeurs est « grippée », des préfectures aux plateformes d’accueil et d’hébergement.
Les associations tirent la sonnette d’alarme.
Les demandeurs d’asile sont-ils les oubliés de la crise du coronavirus en France ? Les professionnels de l’asile dans l’Hexagone s’en inquiètent fortement.
Lire ici cet article.
Appel lancé aux maires et aux responsables administratifs du département, par plusieurs associations de Marseille.
Face à cette urgence, un appel a été lancé aux maires et responsables administratifs du département par plusieurs associations : « URGENCE À MOBILISATION face à la crise sanitaire du Covid-19 », demandant en particulier des réquisitions de logements pour héberger les personnes à la rue, du matériel de protection pour ces personnes et les équipes médico-sociales en lien avec elles, une évaluation et prise en compte des besoins en alimentation…
Voici cet appel
Le Collectif AGIR s’est joint à ces organismes déjà signataires : La Cimade (délégation de Marseille et délégation d’Aix), Le Comede, ESPACE, La Fondation Abbé Pierre, La Ligue des Droits de l’Homme, Médecins du Monde, OSIRIS, la FAS, le Secours catholique (délégation de Marseille et délégation d’Aix-Arles), l’Observatoire Asile Marseille, le Réseau Hospitalité…
Le Collectif AGIR a pour sa part adressé une lettre aux maires d’Aix, Pertuis et communes avoisinantes
L’objectif est de demander aux maires la mise à l’abri pour ces personnes en grande précarité : « … Il vous appartient donc, en tant que de besoin, d’identifier, sur le territoire de votre commune, les lieux de vie dignes et adaptés susceptibles de satisfaire à l’impératif de mise à l’abri des personnes dans de bonnes conditions, qu’elles soient en famille ou isolées. Si des personnes sans abri vivent dans votre commune, vous pourrez ainsi leur permettre de se protéger et par là même protéger l’ensemble de la population en limitant les risques de propagation du virus. Ne rien faire serait par contre de nature à engager la responsabilité de la commune… »
Lire ici la lettre envoyée à Maryse Joissains, Maire d’Aix en Provence
Vous pouvez agir : Soutien pétition
Voici une pétition transmise et signée par Thibaud de la Fournière, relais aixois SOS Méditerranée, ainsi que le Collectif AGIR, à propos de la gestion de l’épidémie Covid-19 pour les plus fragiles « sans chez soi », à l’initiative d’un collectif marseillais d’acteurs solidaires et soignants dont SOS Méditerranée fait partie.
Son titre est explicite : Comment rester chez soi quand on est SDF ?
Son texte encore davantage.
« Il est urgent de la soutenir, nous travaillons à des solutions de terrain (équipes mobiles, mise à l’abri), d’ailleurs recommandées par le ministère, qui devraient voir le jour on l’espère le plus urgemment et sérieusement possible », nous dit Thibaud.
Le lien pour soutenir (quelques minutes de d’occupation en ces temps de confinement…).
Coronavirus : 15 millions d’euros de chèques-services créés pour les SDF
Une information reçue aujourd’hui même que nous transmet Le Monde :
Ce dispositif doit permettre à quelque 60 000 sans-abri d’ « acheter de la nourriture » ou « des produits de santé ou d’hygiène », annonce le ministre du logement.
Espérons que cela arrive vite et que les DA pourront en bénéficier.
PAR AILLEURS
Des nouvelles du refuge de Briançon, et de la frontière par Ariane, médecin du pôle santé AGIR Pays d’Aigues et de Médecins du Monde
Voici son témoignage, en date du 22 mars, envoyé à l’antenne AGIR Pays d’Aigues :
« Bonjour à tous, une petite fenêtre de calme avant la prochaine tempête…
J’en profite pour vous écrire ce petit mot.
Dans les Hôpitaux de PACA, tout a été organisé cette semaine pour augmenter considérablement la capacité de lits de Réanimation : les soins intensifs, services de réanimation et salles de réveil se sont coordonnés, secteur public et privé, pour que les filières soient organisées au mieux. Bel élan de solidarité, ET d’intelligence. Par principe de réalité, les directeurs ont laissé la main aux soignants : médecins, cadres infirmiers et infirmiers. C’est beaucoup plus efficace, plus fluide, plus cohérent !
Par ailleurs, dans le département des Hautes-Alpes, nous (projet transfrontalier MDM) avons monté une Équipe mobile « Santé Précarité » pour aller sur les lieux de vie précaires, et dans la rue. En partenariat étroit avec l’ARS (Agence Régionale de Santé) et la direction départementale de la cohésion sociale, des lieux d’hébergement et de mise à l’abri vont voir le jour pour les plus de 100 personnes qui vivent en squat et dans la rue. Nous (MDM) assurerons l’évaluation clinique des personnes, leur orientation dans les centres d’hébergement ad hoc, et leur suivi médical et infirmier.
À Marseille, c’est un véritable B……. Les institutions ne sont pas en capacité de gérer ni de coordonner. Les associations se mobilisent et s’organisent au mieux, mais c’est beaucoup plus difficile (que dans le 05).
Le plus dur reste l’alimentation, vous le savez.
Et ceux qui s’y retrouvent sont les grands distributeurs, au détriment des producteurs locaux.
Nous pensons demander aux CD de privilégier la distribution alimentaire des espaces collectifs et publics en provenance des producteurs locaux plutôt que des grandes surfaces.
À la frontière, les maraudes ont pris fin sur décision de Tous Migrants. Des consignes sont données de part et d’autre de la frontière pour respecter le confinement, et ne pas se mettre en danger en cette période de fonte des neiges. Cette semaine, à part le mardi soir (lendemain du confinement), personne n’est passé. Cette semaine, deux personnes sont arrivées au refuge Solidaire de Briançon en provenance de… Marseille…
Au refuge solidaire, MDM poursuit la permanence médicale, visite quotidienne par une infirmière. Les consignes d’hygiène et de confinement sont données, et respectées. Et le refuge repose sur l’autogestion en termes d’alimentation (cuisine faite par les hébergés eux-mêmes) et de ménage, ceci pour permettre la continuité de la mise à l’abri des personnes tout en protégeant au mieux la majeure partie des bénévoles.
Nous (MDM) restons vigilants à la frontière. Si des personnes quittent l’Italie coûte que coûte, nous réviserons sûrement notre position…
… Voilà, ce petit mot… une façon de m’excuser de mon silence… mais aussi de vous donner des infos du terrain !
Je vous embrasse bien fort, avec le cœur. À très vite, Ariane. »
Le Conseil d’État refuse la fermeture des centres de rétention
Par une ordonnance du 27 mars 2020, le juge des référés du Conseil d’État, saisi par l’ADDE, La Cimade, le GISTI, le SAF et le CNB, vient de refuser la fermeture temporaire des centres de rétention administrative pour cause d’épidémie de COVID-19. Le Conseil d’État impose cependant au Ministère de l’intérieur des limites dans l’utilisation de ces lieux de privation de liberté.
Lire l’article de la Cimade.
Du coup, nous dit Michel, de Welcome Aix, la situation est absurde. L’administration met des personnes en rétention, le JLD (juge des libertés) ou la CA (cour d’appel) les libère tous (à Marseille du moins) et dangereusement injuste : on expose gravement des personnes au virus.
Au Portugal, demandeurs d’asile et travailleurs sans-papiers obtiennent les mêmes droits que les citoyens portugais
PORTUGAL. Le gouvernement portugais a décidé, samedi 28 mars 2020, de régulariser les travailleurs sans-papiers et les demandeurs d’asile présents sur son sol. Cette mesure, provisoire et qui ne concerne que les personnes ayant déjà effectué une demande de régularisation, vise à faciliter leurs démarches durant la pandémie de Covid-19 (6 408 cas confirmés et 140 morts).
Ces étrangers, disposant désormais des mêmes droits que les citoyens portugais, pourront ainsi bénéficier de la protection sanitaire proposée par l’État (protection de l’emploi et du salaire, prise en charge à domicile en cas de symptômes…) sur présentation de l’attestation délivrée lors du dépôt de leur dossier administratif.
Cf. article d’Econostrum, l’actualité économique en Méditerranée.
Cf. article RFI
Renvoi des migrants en Italie du Nord malgré la pandémie
Dans Info Migrants du 24 mars, vous trouvez cet article de Bahar Makooi :
« Malgré le coronavirus, la France renvoie des migrants en Italie du Nord, une des zones les plus infectées au monde »
La France continue de refouler les migrants à Vintimille, à la frontière avec l’Italie.
Sur place, leur prise en charge médicale est difficile car la plupart des associations ont cessé leurs activités à cause de la pandémie de coronavirus.
Côté français, une unité médicale continue les maraudes.
Diverses informations et réponses face aux interrogations sur la pandémie au Coronavirus COVID-19
– Informations générales gouvernementales Coronavirus : consignes et point de situation, cliquez ici.
– La Ville d’Aix a mis en place un site et un numéro de téléphone (0805 203 805) pour proposer de l’aide ou, à l’inverse, en bénéficier selon ses besoins.
– Crise sanitaire du coronavirus, La Cimade reste mobilisée ! Cf. son bilan ici
– COVID 19 – Dispositions spécifiques Mineur.e.s et Jeunes majeur.e.s isolé.e.s, une mine de renseignements sur ce site.
ROSMERTA n’annule pas sa fête du court métrage, on la fait chez vous !
Pour ceux qui ne connaissent pas l’action de Rosmerta, c’est une association créée à la fin de l’année 2018 après avoir effectué une réquisition citoyenne afin d’accueillir une cinquantaine de réfugiés à Avignon. Suite à l’impossibilité d’organiser sur place la fête du court métrage, elle propose le visionnage à prix libre au profit de Rosmerta des courts métrages produits par 123 Soleil, pour égayer notre confinement !
L’association 123 Soleil produit des courts métrages à Avignon dans le but de soutenir les associations œuvrant à l’accueil des réfugiés en Vaucluse. L’idée est de créer des ateliers cinéma sur une journée, des ateliers qui réunissent 6 réfugiés et 6 spectateurs. Chaque court métrage est écrit et tourné en une journée.
Proposition du site mémorial du Camp des Milles
En ce temps suspendu, la fondation du Camp des Milles « mémoire et éducation » met en ligne des ressources culturelles et citoyennes pour mieux vivre ces temps de confinement domestique.
Le confinement imposé par l’occupant en 39/44, le camp l’a connu, et ses détenus l’ont subi jusqu’à leur ultime destination à Auschwitz. Notre perspective est heureusement toute autre !
Cependant, méconnaître le passé c’est être appelé à le répéter ! Il en va des pandémies comme des intolérances xénophobes.
Le Site-mémorial propose donc, à défaut de pouvoir le visiter actuellement, de le visionner en ligne. Il y associe ses initiatives envers les jeunes (d’âge et de cœur) pour informer contre le racisme et l’antisémitisme. Allez-y !
Comments are closed.