IMMIGRATION : LA BONNE ENTENTE FRANCO-ALLEMANDE SUR LES DUBLINÉS
Paris et Berlin sont convenus d’un « arrangement administratif » afin de faciliter des transferts groupés de dublinés.
En France, en 2019, les reconduites Dublin sont en hausse de 60%. La préfecture du Bas-Rhin a considérablement augmenté les transferts vers l’Allemagne des demandeurs d’asile. Alors qu’à l’échelle nationale, moins de 20 % des demandeurs d’asile dublinés sont transférés dans le pays responsable de leur situation, ce taux monte à 48 % dans le Bas-Rhin – il est en hausse de 128 % sur un an.
Migrations : en parler autrement ?
À l’heure où Emmanuel Macron s’apprête à dévoiler son plan contre la radicalisation et parle de « séparatisme islamiste » à Mulhouse, François Héran, titulaire de la chaire Migrations et société au Collège de France, nous rappelle la différence entre communautarisme et séparatisme. Le communautarisme est un « indicateur très flou » qui se penche notamment sur les mariages au sein d’une communauté ou l’accueil de migrants par leur diaspora : elle semble, de fait, exister partout comme un phénomène ordinaire.
Le séparatisme, en revanche, comme le souligne l’essai récent de Bernard Rougier, Les Territoires conquis de l’islamisme, correspond à « une situation où des groupes cherchent à subvertir les institutions pour développer une identité propre ». Pour M. Héran, le problème vient notamment du fait que certains individus se retrouvent tellement vulnérabilisés par l’expérience de l’immigration qu’ils représentent des proies faciles pour des réseaux très organisés.
La Nuit des Idées : Mustapha El Miri
Vidéo du 26 février très intéressante sur migration/expatriation : bouger c’est vivre dans un entretien avec Mustapha El Miri sociologue Franco-marocain.
PLUSIEURS TÉMOIGNAGES DE RETOUR AU PAYS
Débouté, l’histoire de Kalifa qui retourne en Afrique
Côte d’Ivoire : Kalifa, un des « maudits », ces migrants forcés de rentrer sans avoir atteint l’Europe. De retour chez lui après avoir échoué à gagner l’Europe, il vit tenaillé par la honte. Un poids que partagent beaucoup d’Africains dont le projet migratoire s’est brisé.
Lire ce témoignage de Yassin Ciyow (Daloa, Côte d’Ivoire, envoyé spécial).
Une autre histoire édifiante dont témoigne Patrice
IK, guinéen, demandeur d’asile, dubliné, assigné à résidence, hébergé pour mise à l’abri trois nuits après avoir passé 4 à 5 mois dehors à Marseille St Charles, s’est présenté à la préfecture de Marseille comme toutes les semaines le même jour à la même heure, sans ses affaires qui tiennent dans deux sacs de voyage. Il a été arrêté au guichet, menotté. Son téléphone confisqué, il est emmené au CRA (Centre de Rétention Administrative) de Marseille sans pouvoir avertir personne. Le lendemain matin, 6 heures, la police l’emmène à l’aéroport. Il embarque dans un avion pour Milan, sa petite veste sur le dos et son téléphone dans la poche. Débarqué à Milan, en route pour Breschia et la rue.
J’ai des nouvelles et lui donne des adresses à Milan et à Breschia… Il a froid. « Je reviendrai en France ».
Ce matin, il m’appelle de Marseille. « Je suis revenu, en train jusqu’à la frontière et par la montagne et Briançon ». « J’ai froid. » Je vais lui rapporter ses deux sacs de voyage et… il va gonfler le nombre des sans-papiers (300 000 peut-être), invisibles, sans droit, mais en France, à la merci des trafics, des pépins de santé, des employeurs peu scrupuleux, des politiques politiciennes… Mais Monsieur Castaner pourra se vanter d’avoir effectivement expulsé les dublinés ! Bravo, Monsieur le Premier Ministre, vous faites le job. Mais vous fermez les yeux !
Politique aberrante, inique et scandaleuse !
3 heures, Jalil est menotté : « On vient te chercher pour l’aéroport, prépare-toi. »
Comment vit-on en centre de rétention, où la France place les étrangers qu’elle veut expulser ? Mediapart entreprend une série exceptionnelle sur celui de Marseille : conditions de vie, violence, rôle des juges, des policiers ou des médecins… Dans cet article du 16 février 2020 par Olivier BERTRAND, Jalil, jeune Afghan, découvre soudain l’enfermement.
Contrôle des frontières et des âmes : le soft power de l’OIM en Afrique
Vous verrez dans cet article du 20 février 2020 par Raphaël KRAFFT comment l’organisation internationale pour les migrations tente à travers toute l’Afrique d’éviter les départs en s’appuyant sur les artistes et les chanteurs, les retours forcés et l’amertume de ceux qui reviennent. Un décryptage à retrouver dans la Revue du Crieur n°15 sorti en librairie.
APPEL DE LA CIMADE AUX MUNICIPALITÉS
Concernant l’accueil des personnes migrantes sur leur territoire, les villes sont en capacité d’agir. La Cimade appelle les municipalités à se mobiliser solidairement pour créer les conditions d’un accueil digne des personnes migrantes, favoriser l’inclusion, la citoyenneté et la cohésion sociale.
Lire la suite dans cet article du 20 Février 2020
« Brèves-Infos » les chiffres annuels sur l’immigration
Dans l’article et son annexe, vous trouverez les chiffres annuels sur l’immigration par le ministère de l’Intérieur et le rapport de la Cour nationale (CNDA) sur les recours « asile » et leurs commentaires dans l’annexe.
Ce sont des documents très complets de janvier 2020, sur les chiffres de 2019, qui vont des visas, aux titres de séjours, l’accès à la nationalité, des expulsions et à l’asile.
PÉTITIONS
Réagir aux propos du maire de Gap :
Toute personne peut être signataire, qu’elle accueille ou non.
En signant, vous dites votre approbation à l’accueil des réfugiés.
Soutenir Louisa et Arne qui questionnent Frontex :
Signez cette pétition pour soutenir Luisa et Arne qui ont tenté de poser quelques questions simples à Frontex, cet organisme européen secret et bien financé, chargé de surveiller les frontières de l’Europe et de sauver des vies en mer. Frontex a refusé à plusieurs reprises de donner ces informations, alors ils ont lancé une action en justice.
Non seulement ils n’ont pas obtenu de réponse, mais ils ont perdu. Comme menace évidente, Frontex leur a envoyé une facture de 23.700,81€ pour des frais de justice – une action inédite pour une organisation européenne !
États généraux des migrations
La lettre d’information N°22 : Les organisations impliquées au sein des États Généraux des Migrations sont nombreuses, chaque jour, à s’investir auprès des personnes mineures non accompagnées. La session nationale d’octobre 2019 a été l’occasion de réaffirmer le nécessaire partage d’expérience pour celles et ceux qui se mobilisent auprès de ces jeunes particulièrement vulnérables. Elle a également permis d’identifier le besoin de mettre en lumière les différentes pratiques mises en œuvre par les administrations concernées. C’est ce que vous propose aujourd’hui le groupe chantier « Mineur.e.s » avec un questionnaire que vous retrouverez avec cet article du 26 janvier.
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