Lundi, mercredi,  jeudi et vendredi : 14 h à 17 h

Mardi : 10 h à 12 h 30

Billet de Patrice, président du Collectif

Ils sont sans papiers ? Et alors ?

Ils sont cinq, cinq sur la bretelle d’autoroute, à pied, encore en danger, ici aussi.
Alerte, gendarmerie, ambulance et hôpital.
De l’hôpital à la rue ou au Collectif Agir. Au Collectif donc.
Un papa, sa fille de 10 ans, ses deux fils jumeaux de 7 ans, sa sœur.
Ils viennent d’un « pays sûr », celui qui, payé par l’Europe pour retenir les migrants chez lui, les exploite, les torture pour leur soutirer de l’argent, les viole, les tue ou les laissent dériver vers l’Europe du sud dans des canots surchargés, sauf en carburant.
Appelons la Amin*, elle a 10 ans, belle comme une petite fille raisonnable, très raisonnable, responsable, un beau sourire qui illumine son regard et une grande tristesse qui aussi passe par là.
Appelons les Khaled* et Adel*, ses frères jumeaux, beaux comme des enfants de 7 ans, bruns et troublants, désarmants et perdus, complètement perdus.
Ces deux garçons ne parlent pas, n’ont jamais parlé, courent et crient, souvent, tout le temps.
Ces deux garçons que leur père amène en Europe, en France un peu par hasard, pour les sauver, pour se sauver, tous ensemble.
Un papa, Osama*, attentionné, le seul qui arrive à rassurer, parfois, ses fils.
Un papa qui en demande aussi beaucoup à sa fille, un papa berbère, du sud de ce pays du sud de la méditerranée, un papa qui en est parti avec ses enfants et sa sœur, un papa qui y a laissé sa femme, malade et qui compte bien la faire venir, elle aussi …
Après.
La tante de ces enfants, Zainad*, est là aussi, pour accompagner les enfants, pour soutenir son frère.
Elle n’en peut plus.
Elle ne supporte plus ni son frère ni les cris de ses neveux.
Elle est au bout du rouleau.

Ils sont venus chez nous, demander la paix, demander la sécurité, demander des soins pour Khaled et Adel et l’école pour Amin.
Après, ils feront venir leur maman.
Après.
C’est bien la France me dit Osama.
C’est bien et c’est beau.
On demandera l’asile si nos enfants sont soignés et vont à l’école.
Sinon on ne veut pas aller à Marseille demander l’asile.
Perdus, tous perdus.
Comment leur expliquer ?
Comment les rassurer ?
Comment leur dire en arabe, que je ne connais pas, ou en anglais, que je parle aussi mal qu’eux ?
Comment leur expliquer que la galère n’est pas finie, que la France est timide, très timide, craintive, qu’elle n’est plus tout à fait la France ?
Peut être qu’un jour, quand même …
Après

Billet de Valérie de la Commission Communication

Billet de Marie-Odile, Vice-Présidente du Collectif

Je crois qu’en ce moment, le Collectif AGIR affronte une situation difficile.
Je me limiterai à un point : pas de relève à notre génération de bénévoles ayant créé l’association. 

C’est un vrai problème : on nous dit « c’est normal, quand on n’est pas à la retraite, on a un travail, une famille et on n’a pas le temps »….

Comment faisions-nous lorsque nous étions jeunes ?

Nous avons été dans les mêmes situations mais nous nous sommes investis dans des mouvements politiques – de gauche souvent -, dans des associations de parents d’élèves, des syndicats, nous avons milité au moment des élections, etc.

Nous sommes dans une période politique où l’antisémitisme et le racisme se développent dangereusement, en France et en Europe.
Essayons d’entrainer davantage de gens dans nos actions de résistance.
Peut-être devons-nous trouver d’autres idées pour que des plus jeunes s’engagent à nos côtés ?

Car nous devons tous et toutes défendre les étrangers qui arrivent chez nous : ils s’expatrient par obligation et pas par plaisir…
Les chiffres qui circulent sont eux-mêmes souvent faux ! Et certains médias font du mal….

La « désobéissance civile » se développe pour défendre le climat, c’est utile.

Mais est-ce que celle pour défendre les humains ne devrait pas se renforcer, en touchant toutes les générations ?

Même si ces femmes et ces hommes ne sont ni blancs, ni chrétiens, ce sont des humains en danger !! 

Billet d’Alain, rédacteur d’Agir Infos

Total respect et gratitude infinie à tous ceux de SOS Méditerranée et de l’Ocean Viking qui, une fois encore, redonnent un peu de dignité à notre vieux pays tout cabossé.

Honte à tous ces politiques et commentateurs qui ont hurlé leur haine et leur fureur devant la décision du gouvernement (prise en toute dernière extrémité) de créer, dans l’urgence, une zone en France (mais qui n’était pas la France) pour parquer ces « dangereux visiteurs » (en précisant bien que le maximum serait fait pour les expulser le plus rapidement possible) !

Inutile de chercher à convaincre ces forcenés qu’ils se trompent de combat.

Inutile de leur demander s’ils ont, ne serait-ce qu’une fois, rencontré et discuté avec des demandeurs d’asile.

Inutile de citer des données statistiques qui démontrent l’absurdité des thèses qu’ils chérissent : grand remplacement, appel d’air et autres inepties.

Inutile de leur demander d’avoir un minimum d’empathie pour leurs semblables, en telle détresse qu’ils se voient contraints d’abandonner tout ce qu’ils ont.

Inutile d’essayer de leur faire comprendre que le phénomène des migrations est inéluctable et appelé – hélas – à prendre de l’ampleur.

Inutile de se battre contre ceux là.

Le Collectif Agir se bat, lui, pour avoir les moyens de continuer à accueillir, aider, héberger, soigner, soutenir, rassurer, former, distraire, conseiller tous ces hommes et ces femmes qui frappent à la porte du local.

Alors, tout comme SOS Méditerranée, les bénévoles et les sympathisants du Collectif redonnent de l’espoir à ceux qui veulent un monde tout simplement plus fraternel. Et ça fait sacrément du bien d’être parmi eux.

–  Couettes/ duvets (1 et 2 personnes)

–  Vêtements bébé (uniquement garçon): naissance à 4 ans

– 1 poussette-landau pour bébé

Merci de ne proposer que des dons en bon état (propres, sans tâches et non déchirés).

Nous rappelons que nous demandons expressément que les dons correspondent à nos besoins, le garage de stockage étant très petit.

Aucun dépôt de paquet ne doit être effectué sans l’accord préalable de la responsable

Migrants de l’« Ocean-Viking » : tout ça pour ça !

Alors que le ministre de l’intérieur promettait des dizaines de reconduites, presque tous les rescapés ont été intégrés au dispositif national d’accueil des demandeurs d’asile.

                              Et c’est une bonne nouvelle !

Il ne restait plus que quatre personnes, lundi 21 novembre, dans le centre de vacances de la presqu’île de Giens. Quatre, parmi les 190 migrants rescapés de l’Ocean-Viking qui avaient été placés dans cet espace transformé pour l’occasion en zone d’attente internationale (c’est pas la France, mais c’est en France).
Parmi ces quatre personnes, deux Maliens ont été reconduits dans leur pays en utilisant un avion affrété par le ministère de l’intérieur !
Décision extrêmement judicieuse, en point d’orgue de la COP 27 !

« A force de faire le lien entre immigration et délinquance, on ne s’étonne plus de traiter des personnes qui se présentent aux portes de notre pays comme des délinquants », dénonce M.B Régnier, déléguée régionale en Provence-Alpes-Côte d’Azur du Syndicat de la magistrature.

Les rescapés libérés de la zone d’attente ont été orientés vers une prise en charge classique, au sein d’hébergements du dispositif d’accueil pour demandeurs d’asile.

« On souhaite que ces migrants aient un statut de demandeur d’asile (…) pour pouvoir dans ce cadre les relocaliser dans les onze pays * qui ont apporté leur soutien, leur solidarité à la France face à l’arrivée de l’Ocean-Viking», a déclaré, dès le 18 novembre, Élisabeth Borne.

Ouf ! Il était temps !

* Parmi ces pays figure Malte, qui n’avait pas répondu aux sollicitations de l’Ocean-Viking lorsque celui-ci cherchait un port sûr pour débarquer les rescapés !

SOS Méditerranée rappelle que « sa mission s’opère dans le strict respect du droit maritime international, riche de son parcours dans la défense des droits humains et dans ses actions en faveur du sauvetage des migrants en mer Méditerranée ».

Elle rappelle également qu’elle a « été reconnue Grande Cause nationale en 2017 et a reçu le prix UNESCO Félix Houphouët Boigny pour la recherche de la paix en 2017 ».

En octobre 2022, l’association s’est également vu décerner le prix de la Fédération internationale du Sauvetage en Mer (IMRF) pour la « contribution exceptionnelle d’une équipe aux opérations de recherche et de sauvetage en mer ».

Devant l’ampleur des attaques subies, SOS Méditerranée annonce qu’elle a « mandaté ses avocats pour qu’ils étudient toutes actions judiciaires appropriées, en vue de sauvegarder ses intérêts et ceux de tous ses bénévoles et salariés qui, jour après jour, sauvent des vies humaines ». Elle réaffirme son attachement à sa mission. « Nous sommes une association humanitaire, nous ne faisons pas de politique. Face à une situation humanitaire d’urgence en Méditerranée, notre raison d’être est notre mission de sauvetage en mer ».