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Le Collectif Agir bénéficie du soutien constant de la Fondation de France (FdF)
Tout a commencé en 2017 : le Collectif a soumissionné pour monter un projet « Ensemble avec les migrants ». Ce projet prévoyait la location d’un local et le développement d’activités nouvelles au profit des migrants (petits déjeuners, ateliers, culture et sports, tablettes pour l’apprentissage du français).
Il a été retenu et subventionné par la FdF. La plupart de ces activités se poursuivent aujourd’hui, sur financement propre du Collectif.
Le rapport final du projet qui tire les leçons, positives comme négatives, des actions menées a été très bien reçu par la FDF qui y a vu comme un modèle…
Dans la foulée, notre projet a été couronné au niveau départemental puis régional en mai 2019 par les Lauriers remis au Collectif en grande cérémonie au Pavillon noir à Aix.
Le Collectif Agir a participé activement au 50e anniversaire de la FDF à Montreuil en novembre 2019 : interventions de plusieurs membres du Collectif, animation d’un atelier…
Lors de la pandémie de la Covid-19, la FDF a proposé un soutien, octroyé sur dossier simplifié, pour des actions de mise à l’abri de demandeurs d’asile. Grâce à l’aide financière que nous avons obtenue, nous avons pu louer au CROUS d’Aix, jusqu’à la fin du mois d’août, cinq chambres permettant d’accueillir cinq DA qui, à la fin du confinement, étaient à la rue et que nous n’avions pas pu prendre en charge faute de moyens.
Cette dotation nous a également permis d’équiper le local avec tout le matériel sanitaire nécessaire à son utilisation.
D’autres projets sont en cours, d’autres dotations sont attendues… Nous espérons de bonnes nouvelles pour les prochains Agir Infos !
Toute notre gratitude à la Fondation de France qui a su reconnaître l’originalité, le sérieux, l’efficacité et le degré d’implication du Collectif et de ses bénévoles au service des demandeurs d’asile.
Recherche d’emplois saisonniers pour nos demandeurs d’asile : point d’étape
Dans le précédent Agir Infos, nous vous faisions part de la démarche, initiée par le pôle PREM, afin de trouver des emplois dans le domaine agricole pour nos DA.
Pour les DA non éligibles à une autorisation de travail nos espoirs de voir avancer ce dossier se sont heurtés à un blocage administratif.
Un communiqué du pôle PREM fait le point de la situation :
Le projet du groupe de travail AGIR/Cimade constitué en pleine pénurie de main d’œuvre saisonnière visait à trouver des appuis au sein de la Direction Régionale du travail et de l’Emploi (DIRECCTE), de l’administration préfectorale et des syndicats agricoles pour placer des demandeurs d’asile sur des emplois saisonniers : des demandeurs d’asile éligibles à une autorisation de travail (AT) comme ceux n’ayant pas de droit ouvert au travail.
Pour cette dernière catégorie (DA n’ayant pas de droit ouvert au travail) notre triste conclusion est que l’administration concernée ne sautera plus le pas puisque les préfectures continuent à faire obstacle. Par ailleurs les frontières sont partiellement ouvertes, ou en voie de l’être, et la tension sur ces emplois agricoles diminue.
Notre approche par la constitution d’un réseau d’appui local ou régional n’a pas fonctionné pour cette catégorie de demandeurs d’asile.
Il a fonctionné pour les DA éligibles à une AT avec néanmoins des résultats qui tardent à venir : il s’agit d’emplois « saisonniers » et la saison avance inexorablement…
Nous ne relâchons pas notre pression sur nos contacts puisque nous aurions accès, nous dit-on, à une procédure de demande d’autorisation simplifiée et normalement… « accélérée » et que les dossiers AGIR ont été singularisés et sont aux mains des personnes spécifiquement en charge et de surcroît volontaires pour nous appuyer !
Seule une mobilisation d’ampleur pourra peut-être permettre un jour à tous les DA de travailler. Malheureusement la mobilisation a besoin du temps long et peut, en outre, difficilement coïncider avec une période de confinement.
Les demandeurs d’asile ont besoin de vous !
Nous recherchons des bénévoles pour s’investir dans le pôle Accompagnement comme référents.
Devenir référent d’un(e) DA (célibataire, couple ou famille) c’est être à ses côtés pour l’aider à affronter ses nouvelles conditions de vie et l’accompagner dans les étapes administratives de sa demande d’accueil sur le territoire. C’est aussi faire des rencontres et des partages qui dépaysent, qui enrichissent, qui épanouissent.
Chaque DA bénéficie de la présence de deux référents. Le travail en binôme permet d’échanger et aussi de partager la responsabilité de cet accompagnement.
Tous les pôles du collectif sont un appui pour le référent ; ils favorisent ainsi l’aide au demandeur d’asile dans toutes ses dimensions.
Une première session d’information sensibilise le référent à son rôle dès le début de la mission. Une autre session lui permet de mieux appréhender le parcours administratif du demandeur d’asile.
Les référents sont invités à participer à la réunion mensuelle du pôle accompagnement, pour mettre en commun les informations et les expériences.
La connaissance d’une langue étrangère (anglais, arabe ou toute autre langue) est un atout très précieux… Sinon, le langage des mains se révèle redoutablement efficace !
Pour tout contact, toute demande de précision, une seule adresse : collectifagiraix@gmail.com
Nouvelles brèves
- Tout doucement, notre local reprend vie. À l’initiative des professeurs, des séances de FLE ont repris, en petits groupes, en total respect des consignes sanitaires. Quelques réunions de bénévoles, des rendez-vous pour distribuer le courrier… Une activité encore bien calme…
- La maison de Venelles : ouf, c’est signé ! Travaux terminés, emménagement prévu le 16.
- Des photos du premier pique nique !
Un vrai succès : 22 demandeurs d’asile, 15 bénévoles et 6 bébés !
Prochain pique nique : mardi 16 juin, qu’on se le dise !
- Nouveaux horaires pour la boutique Artisans du Monde, 7 rue de Littera, 13100 Aix : du MARDI au VENDREDI : de 10 h à 13 h et SAMEDI : de 10 h à 18 h
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Une synthèse de la visio-conférence du mardi 26 mai de SOS Méditerranée
1/ La rupture de partenariat avec MSF
Le dernier sauvetage opéré par l’Ocean Viking date de fin février, avec débarquement des migrants en Italie.
Suite au développement de la pandémie, le bateau et l’équipage ont été mis en quarantaine puis ont rejoint Marseille.
La crise sanitaire a entraîné la fermeture des ports, principalement en Italie et à Malte, l’immobilisation des bateaux et des équipages.
De très sérieux problèmes de logistique et la certitude qu’il ne sera pas possible de débarquer les passagers recueillis (y compris pour évacuation médicale) ont conduit SOS Méditerranée à décider de ne pas repartir.
En revanche, MSF, partenaire depuis 2016, bien que conscient des risques encourus, a estimé qu’il était nécessaire de repartir pour continuer à recueillir les migrants naufragés.
Cette divergence de stratégie a conduit à la rupture du partenariat.
2/ La situation actuelle en Méditerranée centrale
- En avril, seuls deux bateaux de sauvetage (l’Alan Kurdi, de l’ONG allemande Sea-Eye et l’Aita Mari, des ONG espagnoles PROEM-AID et SMH) sont restés sur zone après le retrait de l’Ocean Viking. Les rescapés n’ont pas pu accoster : l’Italie a affrété un ferry pour les regrouper.
- Les départs ont perduré, des bateaux de la marine marchande ont sauvé 425 naufragés qui ont été bloqués, et confinés au large de Malte sur des bateaux de plaisance en pleine mer. Ils ont finalement été autorisés à débarquer à Malte dans la nuit du 6 juin.
- D’autres bateaux de migrants ont été interceptés et reconduits en Libye, ce qui constitue une infraction au code maritime, la Libye n’étant pas un pays sûr. Quelques embarcations ont réussi à accoster à Lampédusa.
- Une vidéo pour mieux comprendre…
3/ Les perspectives
L’équipe de SOS Méditerranée prépare activement le départ de l’Ocean Viking.
Une équipe médicale et une équipe d’accueil (environ 25 personnes) ont été recrutées.
Les formalités avant le départ sont multiples et lourdes, en particulier celles qui sont liées à la pandémie : nécessité de partir sur un bateau avec zéro virus, règles de vies modifiées à bord, contrôles sanitaires de toutes les personnes qui seront secourues, assurance de trouver un port de débarquement…
Dans les deux ou trois semaines qui viennent, le bateau devrait reprendre la mer !
La situation financière de SOS Méditerranée est critique.
À nouveau, ils ont besoin de nous. Soyez généreux, si vous le pouvez !
Dernière nouvelle : après une longue absence, deux navires humanitaires viennent de reprendre leurs opérations de sauvetage de migrants en mer Méditerranée.
Le premier bateau à avoir repris la mer est le Sea-Watch 3, de l’ONG allemande Sea Watch. Il a quitté le 8 juin le port sicilien de Messine, après trois mois d’immobilisation, pour aller patrouiller dans la zone de sauvetage au large des côtes libyennes. Le second est italien : le Mare Jonio a pris la route de la Méditerranée centrale « pour débuter une nouvelle mission », a annoncé, le 10 juin, l’ONG Mediterranea Saving Humans.
Le Conseil d’État retoque les audiences à juge unique voulues par la CNDA
Dans le précédent Agir Infos, nous vous faisions part de l’émoi provoqué par la décision de la CNDA de procéder à des audiences avec un juge unique.
Bonne nouvelle, le Conseil d’État vient d’ordonner la suspension de l’exécution de cette disposition.
Explications extraites d’un article d’Infos Migrants
Dans un souci de respect de la distanciation sociale, de simplification et d’accélération des procédures, la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), institution chargée d’examiner les recours des déboutés dont la demande d’asile a été rejetée en première instance, avait mis en place ces dernières semaines une procédure dérogatoire qui permettait des audiences à juge unique à partir du 15 juin. Elle prévoyait également un délai de cinq semaines pour statuer, contre cinq mois en procédure collégiale classique.
En temps normal, les dossiers sont examinés par un juge et deux juges assesseurs, dont l’un est nommé par le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Ces nouvelle mesures ont provoqué la colère d’une dizaine d’associations d’avocats et de défense des migrants qui y voyaient un traitement injuste et expéditif des déboutés. Ensemble, elles ont déposé un recours devant le Conseil d’État, qui est la plus haute juridiction administrative en France, pour obtenir la suspension des mesures décriées.
« Il y a lieu d’ordonner la suspension de l’exécution des dispositions », a tranché le juge des référés (saisi en urgence) du Conseil d’État dans son ordonnance, du fait notamment de « la particulière importance que revêt, pour les demandeurs d’asile, la garantie d’un examen de leur recours par une formation collégiale. »
Une belle victoire pour les associations de défense des droits des migrants !
À Marseille, la scolarisation de minots étrangers mobilise une escouade de référents solidaires
D’après un article de Louise Fessard dans Médiapart du 10 juin 2020
Le département des Bouches-du-Rhône est l’un de ceux qui accueillent le plus de mineurs étrangers non accompagnés (MNA), auxquels la France doit protection dès lors que leur minorité est reconnue. En mai, plus d’un millier de jeunes étaient confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE, dépendant du département) contre 227 en 2015. Et le budget dédié a triplé en trois ans, passant de 11 millions d’euros en 2015 à 37 millions d’euros en 2018.
Mais cela reste nettement insuffisant. Selon le milieu associatif, il y a 200 jeunes dormant dans la rue dans la deuxième ville de France. Condamné par la justice à deux reprises, en avril et en mai, le conseil départemental a fini par mettre à l’abri dans des hôtels une partie des MNA.
Une fois mis à l’abri à hôtel, les jeunes sont censés être suivis par des éducateurs du département, mais cet accompagnement est souvent parcellaire. Faute de places, environ 150 jeunes de plus de 16 ans sont toujours en attente de formation. Il s’agit de MNA ou d’enfants de demandeurs d’asile. L’enjeu est important : pour espérer obtenir un titre de séjour à leur majorité, les adolescents étrangers doivent justifier d’avoir suivi une formation professionnelle qualifiante pendant au moins six mois. Beaucoup ont auparavant besoin d’une remise à niveau et de cours de français. Une course contre la montre s’engage donc.
À partir de la rentrée 2020, l’État devra proposer une formation à tous les enfants présents sur le territoire jusqu’à leurs 18 ans révolus, quel que soit leur statut ou leur situation familiale.
Un réseau des quelques 200 référents scolaires, le réseau RAMINA (Réseau d’Accueil des Minots Non Accompagnés), accompagne bénévolement, depuis février 2019, ces adolescents. Parmi eux, des retraité·e·s, des enseignant·e·s, des éducateurs, des jeunes en service civique, des journalistes, des créatifs entre deux contrats, etc.
Le réseau RAMINA revendique une approche pragmatique. Le tout dans un cadre rassurant : d’un côté les hébergeurs solidaires, de l’autre les référents scolaires. « Plutôt que de taper sur l’État, on interpelle la population, dit Romain, l’un des fondateurs de RAMINA. Beaucoup de gens veulent aider, mais ils ne savent pas comment. Si on leur donne une fonction bien établie, ça leur parle. »
« Notre rôle est de mettre de l’huile dans les rouages entre les grosses structures administratives type Éducation nationale, très lentes à réagir à des changements de société, alors que ces flux migratoires sont eux très rapides. Et on sait qu’ils ne s’arrêteront pas. »
Pour être au courant de l’actualité internationale concernant les migrants, Info Migrants
Dans le précédent Agir Infos, nous avons rendu hommage au Grup Yorum dont deux des membres, jeunes et talentueux, ont péri suite à leurs dramatiques grèves de la faim.
Le groupe WhatsApp Culture a échangé sur ce sujet et a permis la circulation d’une vidéo, magnifique hommage d’un groupe grec à ce groupe turc.
Nous ne résistons pas au plaisir de vous la faire découvrir, frissons garantis.
Pour toute remarque, question, suggestion, ou même encouragement… une seule adresse :
collectifagiraix@gmail.com
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